L’Abeille Languedoc affectée à la surveillance du Détroit
Nous avions été parmi les premiers à tirer la sonnette d’alarme, suite à la décision prise par l’amirauté britannique de retirer du circuit l’Anglican Monarch, le remorqueur assurant la sécurité des mouvements de navires très nombreux à emprunter le Détroit Manche-Mer du Nord.
Si le gouvernement français a pris la bonne décision de lui substituer l’Abeille Languedoc, notre ami Paul Dupont, officier mécanicien retraité de la Marine Marchande et, à ce titre, solidaire de tous les navigants du monde, déplore que, ce faisant, le Secrétariat Général à la Mer “déshabille Pierre pour habiller Paul” : il prive le golfe de Gascogne, d’Ouessant à la côte espagnole, de son unité d’intervention et de secours. « Jusqu’à présent, relève-t-il, l’Abeille Languedoc coopérait avec les services de remorquage espagnols. Je souhaite pour mes camarades marins qu’aucun accident grave ne survienne dans le golfe. »
Et de rappeler, s’agissant du Détroit, « qu’en 1980 les syndicats de marins avaient demandé l’affectation d’un remorqueur français en veille continue à Boulogne pour le rail montant côté continent, et à l’inverse un remorqueur anglais basé à Douvres pour le rail descendant. » « Trop onéreux », avaient décrété les autorités de l’époque.
Vu l’augmentation prévisible du trafic dans le Channel, Paul Dupont estime que la sécurité maritime devrait être du ressort de l’Europe et non des seules France et Grande-Bretagne. « Les pays nordiques, principaux utilisateurs des rails, devraient contribuer à la sécurité du détroit. »