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La foire aux n’importe quoi

Tartes à la crème

Le show médiatique auquel s’est livré, le 3 mai dernier à Gravelines, le président de la République fut à bien des égards révélateur du manque de hauteur d’un personnage qui, tout en enchaînant les poncifs, tint des propos particulièrement méprisants à l’égard de ceux qui ne partagent pas ses certitudes. Heureusement il y en a beaucoup !

Exemples glanés par la presse nationale : « On continuera à investir dans le nucléaire. Décider d’un moratoire est une position incompréhensible. C’est attendre que le ciel nous tombe sur la tête, c’est un choix moyenâgeux… » (sic !) « Fukushima n’est pas un accident nucléaire comme l’a pu être Tchernobyl… Je me demande parfois si on raisonne. » (re-sic !)

De telles sorties en forme de tartes à la crème autorisent tout un chacun à se demander à son tour si leur auteur a atteint l’âge de raison.(relire à ce propos l’ouvrage de Corinne Lepage et Jean-François Bouvet : Sans le nucléaire on s’éclairerait à la bougie - Ed. du Seuil - 2010)

Il y a des myopes partout !

“Envoyé spécial sur la Côte de Flandre”, Édouard Launet, journaliste à Libération, est vraiment très spécial. Évoquant fin mai l’association qui prend corps entre la Belgique et la France pour promouvoir, touristiquement parlant, la bande littorale qui s’étire entre Gravelines et Middelkerque, il se permet d’écrire sans vergogne : « Inclure la région industrielle de Dunkerque et de Gravelines dans une destination touristique ne peut relever, à première vue, que de la psychopathologie. »

Et de poursuivre tout à fait perfidement : « En marchant nez au vent le long de cette longue plage, peu importe au promeneur qu’il soit en Belgique ou en France. Il ressort de là tellement ivre et saturé d’iode qu’il pourrait illico aller faire pompier nucléaire à Fukushima. Ou à la centrale de Gravelines, si celle-ci jouait des tours à son tour… »

Le sieur Launet doit ignorer qu’on est les champions du “développement durable“. Il y a des myopes partout !

Voilà qui nous rappelle – allez savoir pourquoi ? – la répartie garantie authentique de ce gérant de camping qui, interrogé par un journaliste étonné qu’il puisse avoir des clients sur son terrain situé à l’ombre des réacteurs de Gravelines, avait répliqué du tac au tac : « on ne leur dit pas que c’est une centrale nucléaire ! » On vous le répète : il y a des myopes partout !

Souvenirs, souvenirs…

Décidément les argumentaires politico-économiques ont de quoi surprendre. Ainsi celui de l’opposition du président du Conseil Général de la Charente Maritime à un projet éolien off-shore au Verdon : Dominique Bussereau, qui avait déjà fait capoter un projet de terminal méthanier au Verdon, est serein : il table sur « le soutien du Président de la République qui, enfant, passait ses vacances à Royan ». Nicolas Sarkozy « devrait se rendre sur place prochainement », ajoute-t-il. (20 minutes Bordeaux. 10 mai 2011).

Mais pourquoi diantre nos pères n’ont-ils pas eu l’idée d’emmener le petit Nicolas passer ses vacances au Clipon ?

Imparable !

Lorsque EDF-Gravelines présente à la CLI le bilan annuel de ses activités de production d’électricité, elle ne manque jamais de souligner qu’aucun agent de l’entreprise ou intervenant extérieur, n’a subi de contamination supérieure à la dose dite admissible, qui est pour les travailleurs du nucléaire de 20 millisieverts/an (mSv). Le plus souvent les personnels les plus “impactés” plafonnent, est-il annoncé, aux alentours de 16 mSv.

Pourquoi ce chiffre n’est-il jamais dépassé ? Facile à comprendre : dès qu’un agent EDF ou un sous-traitant atteint ce seuil, il est retiré du “circuit” jusqu’à l’année suivante. Et le tour est joué.

C’est la raison pour laquelle, question radioprotection, des observateurs indépendants militent pour que soit prise en compte non plus la dose annuelle, mais celle quotidienne. Se prendre en une seule fois, éventuellement à plusieurs reprises, 3 ou 4 mSv, cela peut finir par être grave, docteur. Par comparaison, pour la population la limite annuelle à ne pas dépasser est de 1 mSv. Or, que l’on sache : les travailleurs du nucléaire n’ont pas une constitution différente que celle du citoyen lambda !

Dans une récente publication, l’association santé/sous-traitance et les syndicats CGT et CFDT de cette même branche indiquaient : « seul le nucléaire est autorisé à exposer des salariés à une dose de cancérogène qui, nous le savons, devrait être socialement acceptable, car économiquement rentable. C’est comme si on réautorisait l’utilisation de l’amiante. Un cancer économiquement rentable, pour qui ? »

 
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