Alerte aux nitrates et leurs conséquences en mer du Nord
Le Delta de l’Aa et l’Yser avec leurs teneurs en nitrates les plus élevées du bassin posent problème de risque de non atteinte du bon état écologique des eaux marines repoussé en 2021.
Le travail réalisé par la DREAL (Mme Marie-Agnès Godin) suite à la 5e campagne de surveillance des nitrates dans le bassin Artois-Picardie, indique des teneurs toujours très élevées dans les eaux superficielles de la quatrième section des wateringues à savoir dans la Basse Colme à Hoymille (47,70 mg/l) et de l’Yser (47 mg/l). Ces valeurs dépassent le seuil de 16,2 mg/l proposé par les services de l’État dans les eaux superficielles (cours d’eau) du bassin Artois-Picardie pour limiter le risque d’eutrophisation en mer.
Le bilan de santé OSPAR 2010 confirme que l’enrichissement en nutriments d’origine anthropique des eaux marines est à l’origine des problèmes d’eutrophisation. L’eutrophisation demeure bien présente dans les eaux côtières de la Région Nord Pas-de-Calais et se manifeste par des blooms phytoplanctoniques à Phaeocystis : l’objectif de réduction de 50 % a été atteint pour le phosphore mais par pour l’azote. Il en ressort une augmentation du ratio N/P, la diminution des phosphates étant effective, c’est effectivement l’azote qui demeure l’élément déterminant des risques d’eutrophisation des eaux littorales.
L’origine de cette pollution azotée est bien connue, il s’agit de :
l’assainissement collectif de type urbain (dénitrification, déphosphatation),
l’assainissement individuel ou autonome (SPANC),
les activités industrielles (process, retombées atmosphériques),
les exploitations agricoles (drainage, problème de tassement des sols, fertilisants et actions d’épandage),
les élevages industriels (épandage et maîtrise des eaux),
sans oublier l’usage des engrais par les particuliers.
M.M.